Entre la réalité perçue par les yeux et celle qui est figée sur le papier, il y a tout un monde, et surtout un certain nombre de notions et de réglages à prendre en compte pour limiter cet écart. C’est justement l’objectif de ce guide complet pour réussir vos tirages photo : vous initier à l’art de la photographie, ainsi qu’au tirage photo de vos plus belles prises de vue.
Pour cela, nous entendons vous apporter les réponses les plus simples à vos questions, car les informations abordables sont difficiles à trouver, tant les termes techniques sont légion en photographie.
Bien entendu, certaines notions techniques doivent impérativement être comprises, puisqu’elles influent sur la qualité des photos, tant numériques qu’imprimées, comme la résolution d’une image, le choix du format adapté, la retouche photo, etc. Faisons donc le point sur les critères de base à connaître et leur signification dans l’art de la photographie.
Quels sont les critères essentiels : résolution, format, dimension, taille, etc.
Pour savoir quelle résolution choisir selon le tirage photo, il est indispensable de comprendre les notions dont il est question. En effet, la résolution d’une image est directement liée au format d’impression lui-même, corrélé à la dimension et à la taille de la photo.
La résolution d’une photo
La résolution d’une image ou d’une photo est l’un des facteurs déterminants pour obtenir une impression de bonne qualité. Celle-ci varie selon les dimensions d’une photo et la taille de tirage souhaitée. Plusieurs notions sont à comprendre lorsqu’on parle de résolution d’une photo.
- Le nombre de pixels (nombre de points sur une photo) détermine la netteté d’une image. Les pixels sont mesurés horizontalement et verticalement, par exemple : 1204 x 1794 pixels. Plus une image comporte de pixels, plus elle est de bonne qualité, car ceux-ci sont plus rapprochés. En outre, plus une photo comporte de pixels, plus elle est grande. Elle peut ainsi être réduite sans perte de qualité, alors que l’inverse n’est pas valable, au risque d’obtenir une image pixelisée (pixels visibles). Néanmoins, le nombre de pixels est à corréler à la taille de l’image.
- Le Mpx ou Mégapixel est une unité de mesure indiquant le nombre total de pixels sur une photo. Il est déterminé par la puissance des capteurs de nos appareils photo ou smartphone.
- Le dpi (nombre de pixels par pouce ou dots per inch, points par pouce) est l’unité de résolution. Elle correspond au nombre de pixels d’une image, à laquelle on ajoute la notion de dimension par une taille de référence mesurée en pouce (un pouce = 2,54 cm). C’est la densité de la photo. L’œil humain ne pouvant percevoir « que » 300 dpi, il n’est pas nécessaire d’aller au-dessus, sous peine d’alourdir la photo inutilement.
La dimension et la taille de la photo
Entre dimension et taille, on pourrait se dire que c’est à peu près la même chose. En effet, la nuance est subtile. Pourtant, elle a son importance.
La dimension correspond à la hauteur et à la largeur d’une photo, associées au nombre de pixels affichés sur un écran. Pour faire simple, c’est la dimension (sous-entendu « taille ») de l’image à l’écran. La taille, au sens strict ici, correspond aux mesures inhérentes à la photo imprimée sur papier (ou autre support physique). La taille s’exprime en centimètres (ou pouces). On parle par exemple d’une photo 10 x 15 cm. La taille de l’image correspond donc à un format d’impression.
Comme nous le disions, la résolution d’une image (exprimée en ppp ou dpi) n’est pas significative à elle seule. Choisir la bonne résolution pour un tirage photo se fait au regard de la dimension et de la taille de la photo.
Quelle résolution (dpi) pour quelle taille d’image : un calcul simple
Avant même de chercher à savoir quel format choisir pour son impression photo, il faut donc s’intéresser à la résolution de la photo. En réalité, c’est elle qui définit le format (taille) à choisir, du moins si l’on souhaite obtenir une image de qualité. À ce propos, il convient aussi de définir le niveau de qualité souhaitée : qualité standard ou Haute Définition (HD).
La réponse semble évidente, tout le monde préférerait imprimer ses photos en HD. Néanmoins, le prix des tirages avec un tel niveau de qualité est plus élevé, car la concentration d’encre est plus forte et le papier bien meilleur. En outre, le niveau de qualité dépend également du format d’impression souhaité.
Par exemple, une photo destinée à une impression grand format, ou très grand format (comme une affiche publicitaire), n’impose pas une qualité HD ni même une résolution très élevée. Cela peut paraître contre-intuitif, puisque la logique voudrait que plus une image soit de grande taille, plus sa qualité et son niveau de détails doivent être importants. Sauf qu’en réalité, une telle photo nécessite une certaine distance de recul pour être vue dans son intégralité. Ainsi, les « défauts » sont invisibles.
Résolution, format et qualité sont donc intimement liés. Le choix pour chacun de ses critères doit être fait dans le respect d’une cohérence globale. Néanmoins, un calcul simple permet d’englober toutes ses dimensions, afin de choisir le format d’impression adapté à la résolution d’une photo. La formule est la suivante :
- pour une impression de qualité standard (150 dpi), la règle est de diviser par 30 le nombre de pixels, tant sur la hauteur que sur la largeur de la photo. Ainsi, le format adapté pour une photo de 1200 x 1800 pixels est donc de 40 (1200/30) par 60 cm (1800/30) ;
- pour une impression en qualité haute définition (300 dpi), il convient de diviser le nombre de pixels par 60. Ainsi, le format idéal pour une photo de même résolution est de 20 x 30 cm.
Plus une prise de vue est destinée à être regardée de près (album photo par exemple), plus la résolution est élevée. Il est recommandé de conserver une valeur de 300 dpi. En revanche, un format plus grand, comme un poster, donne de très bons résultats avec une résolution de 150 à 200 dpi.
Comment préparer ses photos à imprimer : les différentes étapes
Maintenant que nous avons abordé les principaux points techniques et compris les différentes notions auxquelles ils font référence, voyons comment faire ces réglages en pratique. Deux types de réglages sont à distinguer : ceux relatifs à l’équipement (écran et imprimante pour une impression de chez soi) et ceux concernant les informations techniques des photos.
Le réglage de l’appareil photo : format 300 dpi, vitesse d’exposition, etc.
Voici quelques explications en matière de réglages de l’appareil photo (ou smartphone), afin d’obtenir une image naturellement qualitative et limiter les retouches :
- choisir le nombre de pixels le plus élevé pour obtenir une image de plus grande taille, qui s’adaptera à tous les projets d’impression, y compris l’impression grand format ;
- régler la résolution d’image à 300 dpi, quel que soit le sujet ;
- utiliser des focales grands angles (GA) ou ultra grands angles (UGA) pour les photos de paysage, avec une petite ouverture du diaphragme (f/8 ou f/16). Une grande ouverture suffit pour les photos d’objets ou de personnes (portraits) ;
- régler la vitesse (temps d’exposition) en corrélation avec la focale choisie (plus la focale est grande, plus la vitesse doit être élevée, x2 selon la taille du capteur) et selon que l’objet est en mouvement ou non ;
- adapter les ISO selon l’éclairage ou la luminosité, car moins il y a de lumière, plus les ISO sont élevées.
L’étalonnage de l’écran d’ordinateur et de l’imprimante
Lorsqu’on souhaite retravailler des photos pour les imprimer, il est impératif que l’écran de travail soit correctement étalonné (ou calibré). Une mauvaise calibration conduira à une différence de couleurs une fois la photo imprimée. Par exemple, un bleu à l’écran pourrait ressortir plutôt bleu-vert sur le papier.
Le calibrage d’un écran à l’œil nu est très complexe, le mieux est d’utiliser une sonde colorimétrique. Les réglages à effectuer se situent dans les paramètres d’affichage avancés (résolution et étalonnage des couleurs). Ils concernent un ensemble de données telles que la luminosité, les gamma, la température des couleurs du point blanc, la lumière ambiante, etc.
Lorsqu’on souhaite imprimer ses photos soi-même, il est également nécessaire de bien paramétrer son imprimante, mais surtout de bien choisir son imprimante pour imprimer ses photos à la maison. De manière générale, une imprimante thermique obtient de meilleurs résultats pour l’impression de photo qu’une imprimante laser ou jet d’encre.
Concernant les réglages, il faut donc s’intéresser à la résolution d’impression (résolution optique ou interpolée). Elle correspond à la qualité d’impression et répond aux mêmes principes que la résolution d’une image. Elle s’exprime également en dpi (dots per inch) ou ppp (point par pouce). Bien évidemment, plus ce nombre est élevé, mieux c’est, l’idéal étant de conserver un réglage minimum à 300 dpi pour une photo (couleur ou noir et blanc).
Adapter le format et la résolution des photos pour le tirage
Enfin, il faut corriger les valeurs de résolution des photos avant leur impression, car une prise de vue effectuée en 300 dpi est automatiquement transformée au format pris en charge par l’écran, à savoir 72 dpi. Il est donc nécessaire de paramétrer son logiciel ou l’éditeur en ligne en 300 dpi.
En outre, le profil colorimétrique d’une image numérique est le RVB (Rouge, Vert, Bleu). Si le RVB est un mode destiné à l’affichage d’une image sur un écran, ce n’est pas le meilleur mode pour l’impression.
Il convient alors de se renseigner sur le profil colorimétrique utilisé par l’imprimeur et sur le format recommandé pour s’assurer de partir sur une même base de travail. Il s’agit le plus souvent du mode CMJN (Cyan, Magenta, Jaune, Noir), car ce profil s’adapte à tous les supports et types d’impressions (photo, affichage, flyer, etc.). Certains professionnels peuvent toutefois préférer le profil ICC.
Comment retoucher ses photos avant impression : les bases
La lecture de ce qui précède démontre qu’une photo répondant à tous les critères techniques est un indispensable en matière de qualité d’impression. Néanmoins, cela ne suffit pas pour obtenir un résultat visuel de qualité.
C’est alors qu’intervient la retouche photo. Cette phase est indispensable pour embellir une photo et faire ressortir toutes les nuances de couleur et la subtilité des détails. Même les photographes professionnels retouchent leurs photographies, afin de corriger les petits défauts d’exposition ou de manque de luminosité par exemple.
En outre, la retouche est inévitable lorsqu’on souhaite imprimer ses photos sur un support. Alors qu’un écran émet de la lumière, le support choisi la réfléchit. Une photo imprimée sans retouche sera obligatoirement plus sombre que sa version numérique. Parfois, le hasard faisant bien les choses, le résultat peut s’avérer tout à fait original, voire mieux, que la version de base, même si c’est loin d’être toujours le cas. La retouche photo vise donc à éclaircir les photos.
C’est pourquoi il faut déjà avoir réfléchi au support à choisir pour son impression photo avant de retoucher ses photos, car selon les spécificités de ce dernier, le réglage couleur ne sera pas identique. Chaque composante du matériau doit être prise en compte (grammage, effet mat, brillant ou satiné, densité, etc.) afin de faire les bons ajustements de l’image et déterminer le niveau de finition de la photo.
Comme nous le disions, il faudra alors éclaircir les photos destinées à l’impression et rehausser les couleurs pour leur donner une dimension plus profonde et plus intense, tout en corrigeant les défauts éventuels (manque de luminosité, effet « yeux rouges », suppression d’éléments, etc.) et en ajoutant d’éventuels filtres artistiques.
La plupart des éditeurs de photos de ligne permettent de procéder aux principaux réglages de base :
- luminosité et exposition ;
- température de couleurs (tons sombres et tons clairs) ;
- contrastes ;
- saturation ;
- balance des blancs.
Des logiciels plus développés permettent également des retouches plus importantes, ou du moins plus précises, comme Photoshop, GIMP, PhotoFiltre, Lightroom. Ces outils permettent d’accéder à l’histogramme, afin de conserver des réglages proportionnels, ainsi qu’à un nombre de filtres et de fonctionnalités plus importants. Néanmoins, leur maîtrise est bien plus complexe que les éditeurs en ligne. Quelques connaissances plus approfondies sont donc nécessaires pour bien maîtriser les réglages.
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