Comment améliorer une photo avant tirage et notamment comment obtenir des couleurs fidèles à la réalité, même si cette dernièse est somme toute subjective ?
Car oui, la perception de la couleur est propre à chaque personne. L’œil humain n’est pas sans nous jouer des tours. En effet, il ne voit pas les couleurs, mais perçoit la longueur d’onde de la lumière, qu’il interprète ensuite grâce à ses cônes (cellules sensibles) pour recomposer une gamme de couleurs, basée sur les trois couleurs primaires qu’il peut capter (vert, rouge, bleu) : c’est la synthèse additive. Ainsi, deux personnes distinctes peuvent voir un même objet d’une couleur différente.
En outre, la lumière se veut mystérieuse et parfois fourbe. Selon sa longueur d’onde, les matériaux réfléchissants, l’intensité lumineuse et les résultats ne sont jamais garantis.
Cependant, les évolutions technologiques permettent aujourd’hui de pallier ces subterfuges pour corriger les couleurs des photos et atteindre un rendu des plus « réalistes ».
Préparer son équipement informatique avant de retoucher ses photos
Avant toute chose, il est important de savoir que tous les écrans ne restituent pas les couleurs de la même façon. Sûrement avez-vous déjà remarqué qu’un site internet ou une photo n’a pas le même rendu sur deux ordinateurs différents ou selon que vous soyez sur votre ordinateur ou votre smartphone. C’est ce que l’on appelle l’étalonnage de l’écran.
Avant même de commencer à corriger ses photos, il faut donc s’assurer que son écran de travail est bien calibré et que l’on dispose du bon profil colorimétrique. Ce dernier, également appelé espace colorimétrique, détermine les détails des couleurs, dont la profondeur, la luminosité et le contraste d’une image. Cette notion est donc indispensable pour la gestion des couleurs d’une photo.
Le profil colorimétrique est donc le système utilisé pour l’affichage et l’impression d’une photo, dont le rôle est d’organiser les couleurs de l’image selon la longueur d’onde lumineuse. Il existe deux modes principaux : le RVB et le CMJN. Parce qu’expliquer leurs spécificités précises serait laborieux et sans trop d’intérêt ici, allons à l’essentiel.
- Le mode RVB, certainement le plus connu du grand public, est le mode par défaut pour l’affichage des images et photos sur écran, puisqu’il possède le même profil colorimétrique. En effet, tous deux reprennent les couleurs primaires de l’onde lumineuse, à savoir le rouge, le vert et le bleu, d’où son nom « RVB ».
- Le mode CMJN (Cyan, Magenta, Jaune et Noir) est le mode le plus utilisé par les imprimeurs pour les impressions en quadrichromie, c’est-à-dire un mélange d’encres basé sur 4 couleurs, autres que les couleurs primaires précédemment mentionnées. Ainsi, le noir est ajouté, car le mélange des trois couleurs, qui devrait donner un noir parfait, restitue davantage un noir/marron.
Ainsi, pour faire simple, le RVB doit être réservé aux images numériques ou pour vos impressions personnelles (il faudra également étalonner votre imprimante). Si vous retouchez vos photos pour les faire imprimer par un professionnel, il faut alors choisir le mode CMJN.
Précisons qu’il est déconseillé de travailler sa photo en RVB pour ensuite la convertir en CMJN, car la différence de spectre peut occasionner des divergences lors de la conversion. Il est donc préférable de créer la photo de travail directement avec le bon profil colorimétrique pour de meilleurs résultats.
Régler les couleurs de ses photos pour l’impression
Dès lors que l’écran de travail est convenablement étalonné et que le profil colorimétrique est défini, vous allez pouvoir procéder au réglage des couleurs, afin de retoucher la photo pour une impression de belle qualité.
Quels sont les réglages couleur à réaliser pour l’impression ?
En photographie, une couleur possède trois qualités : la teinte (c’est-à-dire la couleur), la saturation (la quantité de noir dans une photo) et la luminance (ou luminosité), qui correspond au degré de clarté de la couleur. Selon le logiciel utilisé, le réglage peut s’effectuer sur les composantes de l’image entière ou sur le travail d’une seule couleur (réglage sélectif par glissement).
- Le réglage de la saturation des couleurs permet d’ajuster les dominantes de couleur. Ainsi, moins il y a de noir, plus la couleur est pure et donc saturée. En pratique, plus on déplace le curseur de saturation vers la droite, plus la couleur dominante sera intense et éclatante. À l’inverse, plus le curseur se situe vers la gauche, plus il y aura de noir, et donc, plus la photo sera grise et terne.
- Le réglage de la luminosité ou luminance est plus délicat à saisir. Il permet de faire ressortir les détails dans les zones les plus claires. Ce réglage est contre-intuitif, car pour ajouter plus de luminosité, il faut placer le curseur vers une valeur négative. Par exemple, le traitement d’une image représentant un ciel bleu par une valeur de luminance positive aura pour effet de rendre le ciel plus blanc, alors qu’avec une valeur négative, la couleur bleue du ciel ressortira puisque le bleu sera lumineux.
- Le réglage du contraste permet de jouer avec la gamme de tons d’une image. Plus on déplace le curseur vers la droite, plus les valeurs tonales (tonalités) sont augmentées, et donc, plus les tons clairs seront présents. A contrario, plus le curseur est placé vers la gauche, plus les tons foncés ressortiront. Il s’agit donc de trouver le réglage proportionnel, tout en s’assurant que l’histogramme ne présente pas d’images écrêtées (symbolisées par un triangle noir), signifiant que les valeurs sélectionnées sont trop hautes.
En définitive, l’ensemble de ces réglages permet de faire ressortir la teinte (couleur) d’une photo. Cependant, ces réglages varient sensiblement lorsqu’on souhaite faire imprimer ses photos, car le rendu d’une image sur écran et celui d’une image sur papier n’est pas le même.
Pourquoi et comment éclaircir une photo avant de l’imprimer ?
Dernière chose à savoir en matière de retouche photo pour l’impression, une photo visualisée sur un écran sera toujours plus lumineuse et claire qu’une photo imprimée, qui sera donc plus foncée. Cela provient du fait qu’un écran, qu’importe le modèle (smartphone, télévision, écran d’ordinateur), émet de la lumière. Au contraire, une photo sur papier réfléchit la lumière, c’est-à-dire que la lumière est renvoyée à l’œil lorsqu’elle touche le papier.
Ainsi, il est nécessaire d’éclaircir les photos destinées à l’impression, sous peine d’obtenir une photo sans relief ni profondeur, mais un à-plat de moindre qualité. Pour obtenir de meilleurs résultats, il est préconisé, une fois les réglages précédents réalisés, d’éclaircir sa photo à l’aide de la correction automatique de votre logiciel de retouche ou de l’éditeur en ligne. Le mode automatique suffit amplement lorsque l’image d’origine a déjà été retravaillée. S’il demeure possible de régler le niveau d’exposition manuellement, il convient de conserver un histogramme équilibré.
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