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Le papier photo mat : de la profondeur pour vos photos artistiques

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Si le développement est l’aboutissement ultime du travail du photographe, il implique un certain nombre de choix et de paramètres. À l’heure du tirage, le papier photo participe au rendu définitif et à l’esthétique globale des clichés amateurs ou professionnels, surtout lorsqu’ils revêtent une touche artistique. Face aux diverses dénominations et à la multiplicité des caractéristiques, il est souvent difficile de s’y retrouver.

Des papiers photo, il y en a de toute sorte. Ils sont censés répondre à des besoins d’impression variés et à différents types de projets photographiques. La sempiternelle question autour du mat ou du brillant se complexifie rapidement face aux techniques mises en avant par les fabricants de papier photo. Si les usages sont spécifiques, la nature de leur rendu doit aussi répondre aux envies de l’artiste.

Alors, pourquoi le papier photo mat est-il recommandé pour apporter de la profondeur aux photos artistiques ? On fait le point.

Du papier fine art pour le développement de ses photographies d’art

L’expression « fine art » est souvent utilisée pour désigner les tirages professionnels. Ce terme n’est pas un label, mais il est révélateur de critères de qualité supérieure, notamment en matière de papiers photo. La différence majeure avec le papier photo classique se situe au niveau de sa composition.

Le papier fine art privilégie les fibres naturelles, comme le coton ou la cellulose, et il n’est généralement pas blanchi avec du chlore. Apprécié pour sa longévité, ce type de papier permet une tenue optimale des encres et des pigments.

Mat, brillant, glacé, lustré ou satiné, quelle différence entre les papiers photo ?

Il existe 3 grandes familles de papier aux noms techniques et aux caractéristiques spécifiques. Voici un petit tour d’horizon pour essayer de mieux comprendre le jargon.

Les papiers photo couchés, « digital » ou « resin coated » (RC)

Le papier couché est un papier apprêté, qui a été soumis à plusieurs couches de produit. Dans cette catégorie, le papier photo argentique classique est le papier RC. Son apparition dans les années 60 concorde avec une volonté d’accélérer le processus de développement. L’idée était d’enduire le papier d’une couche de résine, afin que les produits dans lesquels il trempait, le révélateur et le fixateur, pénètrent moins à l’intérieur de la couche de plastique imperméable. Le temps de lavage passait ainsi d’une heure à quelques minutes seulement. Ce papier, résistant aux déchirures, a plusieurs nuances de finitions :

  • le papier « Glossy » ou « Gloss » brillant, lisse et peu texturé, qui permet de mettre en avant des couleurs vives. Il présente un beau contraste et met en valeur des noirs intenses, même s’il reflète énormément la lumière et marque particulièrement les traces de doigt ;
  • le papier « Semi-Gloss », « perlé » ou « lustré », qui présente un surfaçage assez similaire, mais un peu moins brillant. Le reflet de la lumière y est plus diffus et les empreintes digitales sont moins marquées ;
  • le papier couché mat, qui permet une bonne résolution de couleurs en apportant profondeur et contraste aux photos.

Les papiers photo barytés ou barytés argentiques

Le papier photo baryté est un papier très haut de gamme au toucher superbe et souvent réservé aux tirages d’art, pour les expositions ou les pièces numérotées de photographes professionnels. Destiné à l’origine uniquement aux tirages argentiques des photos en noir et blanc, le baryté argentique est composé d’un papier très épais contenant du sulfate de baryum, ou baryte, recouvert d’une émulsion sensible. De nos jours, les fabricants proposent des versions modernes de ce papier, adaptées au numérique et à la couleur, pour réaliser des tirages jet d’encre d’exception.

Le papier photo baryté est un papier mat qui offre peu de reflets aux prises de vue. Il se caractérise par des noirs d’une grande profondeur et un beau rendu de couleurs sur une surface presque lisse.

Les papiers texturés dits « aquarelle » ou « canvas »

Toujours très haut de gamme, le papier texturé ressemble plus à du vrai papier qu’à du papier photo. Le relief, extrêmement visible sur les parties non imprimées, est plus adapté aux travaux artistiques et personnels.

Les papiers texturés sont généralement épais et proposent un rendu mat, un toucher soyeux, même si les noirs sont peu profonds et tirent vers le gris. Contrairement aux papiers RC et barytés, ils ne reçoivent aucune surcouche et permettent de signer ses travaux à la main, au crayon à papier ou au stylo.

Les avantages du papier photo mat pour valoriser ses tirages artistiques

Le papier mat ne convient pas à tous les types de photographie. Généralement privilégié pour les photos en noir et blanc et les clichés aux tons sombres, en raison de la profondeur qu’il apporte aux tirages artistiques, il est également approprié pour les tirages lumineux, contrastés et dynamiques.

Le papier d’art mat est réputé pour sa finesse et sa douceur. Son toucher velouté marque peu les traces de doigt et il est donc particulièrement recommandé pour les clichés amenés à être manipulés. Plus résistants à la lumière, ils ne produisent pas de reflets. Ce choix est idéal pour les tirages d’exposition qui subissent souvent un éclairage puissant une fois affichés.

Ultra-lisse ou subtilement texturé, le papier photo mat se décline en différentes tonalités. En effet, certains papiers sont plus blancs que d’autres. On les classe alors en deux catégories :

  • les papiers mats aux teintes chaudes ou naturelles, qui n’ont généralement pas été traités chimiquement et qui gardent la couleur légèrement jaune de la fibre. Ils sont à privilégier pour les tirages dits « d’auteur », car ils sont particulièrement neutres chimiquement et offrent une meilleure tenue dans le temps ;
  • les papiers mats blancs, qui sont très flatteurs et permettent une précision accrue dans le rendu des couleurs, même si le traitement chimique qu’ils subissent va interagir avec les encres et modifier progressivement les pigments au fil du temps.

Le choix de l’épaisseur, du grammage et de la texture du papier photo mat

« La main » du papier est un critère déterminant lors de la sélection d’un papier photo mat pour des tirages artistiques. Cette expression correspond à la sensation tactile et regroupe aussi bien les paramètres de grammage, d’épaisseur que de texture.

Un papier épais donne immédiatement un sentiment de grande qualité et offre de surcroît une bonne tenue à l’impression. Les papiers moins épais, au grammage inférieur à 270 g/m², sont généralement utilisés pour les tirages de photos souvenirs, tandis que les papiers épais et lourds, au grammage supérieur à 285 g/m², sont des papiers haut de gamme, réservés aux tirages d’art et d’exposition. L’épaisseur du papier dépend en partie du grammage, mais pas toujours. Certains papiers artisanaux, comme le très luxueux papier japonais, qui présente un poids moyen de 300 g/m², sont épais sans être forcément très lourds.

La texture du papier photo mat peut être plus ou moins lisse ou granuleuse, mais elle est particulièrement visible sur les aplats clairs. Ce choix très personnel dépend avant tout des goûts de chacun et du projet du photographe. Moins adaptée à une exposition derrière la vitre d’un cadre, une texture prononcée pourra être mise en valeur dans un cadre américain sans verre.

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